Angélique et Delphine sont formatrices Bafa/d à la délégation montpelliéraine de l’Ufcv. Depuis plus d’un an, elles proposent aux stagiaires des formations Bafa zéro déchet ! Elles reviennent ici sur ce qui a motivé leur démarche, le ressenti des stagiaires et des équipes de formation, et nous en disent plus sur leurs prochains défis.
Quand est née cette démarche et qu’est-ce qui l’a motivée ?
Cette démarche est née en 2018, à la suite d’une prise de conscience concernant l’impact de la production des déchets sur l’environnement.
Ensemble, nous avons voulu appliquer les changements que nous avions mis en place dans nos quotidiens aux formations Bafa.
Notre motivation était donc double : dans un premier temps, nous souhaitions agir en cohérence avec nos valeurs et les partager. Et ensuite, nous avons également été poussées par le Responsable de l’activité Bafa/d de l’Ufcv à Montpellier, Yann Pierron, qui nous a encouragées à innover et à concrétiser cette démarche !
Quels sont vos principaux objectifs ?
Au-delà de l’impact écologique, l’objectif de cette démarche est de sensibiliser une jeune génération telle que le public des stages Bafa à la question des déchets.
Aussi, nous voulons leur donner des outils pour changer leurs habitudes, notamment en ce qui concerne les repas à emporter mais aussi la préparation d’une grande animation (fabrication de décor réutilisable, atelier récup…)
Qu’est-ce qui a déjà été mis en place dans le cadre de ce projet ?
La première étape a été une réflexion sur le matériel utilisé en stage.
Suite à cela, nous avons bannis les pailles, le papier crépon et les coton tiges et avons remplacé les barquettes en plastique de peinture par des pots en verre issus de la récupération. Les cafetières à filtre ont été remplacées par des cafetières à piston. Aussi, le Responsable de l’activité Bafa/d a installé des tableaux blancs ainsi que des tableaux en liège dans les salles de formation, qui en étaient dépourvues, afin de ne plus utiliser de paperboard, le moins possible de scotch et de patafix.
Dans un deuxième temps, nous avons expérimenté les repas Zéro Déchet sur les stages de Montpellier avec la collaboration de Cœur d’Artichaut, notre prestataire. Les barquettes individuelles ont été remplacées par des plats collectifs, les desserts sont également faits dans des pots en verre issus de la récupération afin de ne pas générer de plastique.
En ce qui concerne la vaisselle, nous avons fait de la récupération de couverts et d'assiettes, puis acheté des ménagères.
En plus d’être écolo, cela incite les stagiaires à s’organiser pour les tours de vaisselle. Un vrai plus pour l’apprentissage des temps de vie quotidienne et son organisation !
Lors d’une formation Surveillance des baignades, nous avons instauré un jeu ou par équipe les stagiaires avaient une poubelle pour la semaine. Chaque poubelle a été pesée à la fin du stage, et l’équipe qui a généré le moins de déchet s’est vu récompensée.
Une motivation par le jeu qui a permis, au-delà d’une prise de conscience, un investissement de tous et une créativité dans les méthodes de préparation et de travail !
Avez-vous rencontré des difficultés pour réussir ce challenge du zéro déchet ?
Nous rencontrons parfois des difficultés dans la prise de conscience ou l’implication de certains stagiaires, mais cela prend du temps, et c’est normal.
Il faut également relever le défi de la bonne habitude, c’est-à-dire mobiliser toute l’équipe autour de cette cause pour que cela ne devienne pas une contrainte mais une habitude. On est sur la bonne voie !
Quels sont les ressentis des stagiaires et des équipes de formateurs vis-à-vis de cette démarche ?
Dans la majorité des cas, les stagiaires sont ravis. Pour certains, c’est en accord avec leur mode de vie, et ils sont très épanouis sur un stage qui répond à leur démarche personnelle. Pour ceux qui découvrent et apprennent des choses, le ressenti est positif et certains poursuivent cet engagement à l’extérieur !
Les collègues formateurs sont impliqués et demandeurs de conseils de notre part pour, sur leur session, mettre en place les outils que nous avons expérimentés. L’équipe aimerait également être formée au zéro déchet pour que tout le monde soit sur la même ligne de conduite. Des discussions sont en cours avec l’association « Montpellier Zéro Déchet » pour organiser un week-end de formation !
Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous voulons généraliser cette démarche sur l’ensemble de nos sessions. Pour cela, nous devons trouver des partenaires zéro déchet sur tout le territoire où nous organisons des stages.
Nous voulons également trouver des alternatives écologiques à une partie de notre matériel (peinture, colle liquide, éponges…) et nouer des partenariats avec certains commerces pour acheter des produits en vrac, tels que le café, le thé et les gâteaux de nos pots d’accueil. Aussi, nous aimerions ajouter un composteur à la délégation de l’Ufcv. Nous sommes en discussion avec la mairie de la ville à ce sujet !
Nous recherchons enfin des méthodes nouvelles pour préparer des activités zéro déchet, à destination des enfants cette fois, et souhaitons développer des temps de travail spécifiques à la question dans le but de créer un approfondissement « Animer en zéro déchet » !
Merci à Angélique et Delphine, ainsi qu’à tous les formateurs·trices volontaires de l’Ufcv, qui s’engagent au quotidien pour faire vivre les valeurs de l'éducation populaire !