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Handiciviq s’implante en Bourgogne Franche-Comté

posté le 12 février 2020

Dans : Bourgogne Franche-Comté


En 2017, dans toute la France, les jeunes en situation de handicap représentaient moins de 1% des jeunes engagés en Service Civique. Il y a bientôt deux ans, l’Ufcv en Occitanie mettait en place « Handiciviq », un dispositif visant à favoriser l’accès des jeunes en situation de handicap aux missions de Service Civique. Depuis quelques mois, Handiciviq se développe également en Bourgogne Franche-Comté.

Rencontre avec Dorian De la Torre, Chargé de mission sur ce projet à Besançon.

Comment le projet Handiciviq a-t-il vu le jour en Bourgogne Franche-Comté ?


Au regard de l’expérience menée en Occitanie, l’Ufcv en Bourgogne Franche-Comté a lancé une demande de subvention à la Direction Régionale et Départementale Jeunesse, Sport et Cohésion Sociale pour le développement du projet dans la région.
Suite à cette demande, effectuée avant l’été, l’Ufcv a reçu une réponse positive et l’action a été lancée à la fin novembre. La subvention permet de financer cette expérimentation et mon poste de Chargé de mission pour un an. 

Quelles sont vos principales missions ?


Je mène un travail de communication et de ciblage, afin de repérer les jeunes et les structures qui pourraient être intéressés par le dispositif.
Dans cette optique, je participe à des forums d’information et j’anime des ateliers de sensibilisation, afin de faire connaître Handiciviq au plus grand nombre. 

Ma mission, c’est aussi d’accompagner et de recueillir les volontés et motivations des jeunes, pour avoir un axe sur lequel se projeter afin de trouver ou de créer les missions adéquates. Pour cela, je fais aussi le lien avec les structures accueillantes. Chaque mission est préparée en amont avec elles, pour s’assurer qu’elle corresponde aux besoins et aux attentes des jeunes, afin de ne pas les mettre en situation d’échec. L’Ufcv propose, pour le tutorat des volontaires comme pour les structures, un accompagnement sur-mesure.

Pour mener à bien mes missions, j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur toutes les forces vives du réseau : les prescripteurs, des associations spécialisées sur le handicap  et l’insertion des jeunes, les jeunes en situation de handicap eux-mêmes ou encore des associations relatives à l’accompagnement et l’emploi.


Combien de jeunes sont accompagnés actuellement ?


Actuellement, nous avons ciblés 11 jeunes
: 3 ont déjà commencé leur mission depuis quelques temps et je les accompagne en tant que référent, 1 jeune vient d’entrer en mission à l’Ufcv sur un accueil de loisirs, et je travaille en ce moment avec 6 jeunes pour co-construire leur projet avec eux. 

Concernant la jeune qui a démarré sa mission en accueil de loisirs, son projet consiste à réfléchir à l’accueil des parents qui viennent récupérer leur enfant. Elle souhaite également sensibiliser les parents et les enfants au handicap en règle générale, mais aussi plus spécifiquement au chien d’assistance qui l’accompagne au quotidien. Handiciviq va donc l’aider pour la construction de ses ateliers en partenariat avec Handi’chiens.


Quels sont leurs profils ?


Les jeunes avec lesquels nous travaillons, sont âgés  de 16 à 30 ans
: toute la catégorie d’âge à laquelle est ouvert le dispositif du Service Civique pour les personnes en situation de handicap est donc représentée. 

Si certains jeunes avaient déjà été identifiés par des prescripteurs, d’autres ont été sensibilisés sur des forums auxquels j’ai participé pour Handiciviq. Nous n’avons pas encore d’étudiant·e·s : la plupart des jeunes accueillis ont des aides et souhaitent reprendre contact avec la société, se sentir utiles en exerçant une mission qui fait  sens pour eux, mais aussi acquérir de l’expérience, des compétences qui pourront être utiles pour leur devenir professionnel.

Tous les jeunes en situation de handicap dans cette classe d’âge peuvent-ils bénéficier du dispositif ?


L’Ufcv n’exige pas la notification du handicap pour bénéficier du dispositif. Elle part du principe que les jeunes qui se reconnaissent dans ce que l’on propose sont les bienvenus.
Aussi, nous accueillons des personnes avec tous types de handicap : des personnes en fauteuil, en situation de handicap social, des personnes avec une déficience intellectuelle ou motrice et des troubles associés… En fait, nous ne nous posons pas la question du handicap, mais plutôt celle des contraintes que peuvent avoir les jeunes et pour lesquelles nous réfléchissons à des solutions adaptées.

Les volontaires connaissaient-ils le dispositif du Service Civique ?


La plupart avaient déjà connaissance du dispositif. Néanmoins, c’est important de réexpliquer le cadre à toutes les parties prenantes à chaque fois, afin de ne pas tomber dans certaines dérives, comme le piège de l’emploi fictif. Il est aussi nécessaire de recontextualiser le cadre du Service Civique pour mettre en lumière  l’engagement mutuel des deux parties (volontaire et tuteur), spécifiquement pour des personnes en situation de handicap. 

 

Une fois leur mission de Service Civique finalisée, ces jeunes sont-ils accompagnés dans leurs projets, professionnels notamment ?


Les organismes accueillant des volontaires ont l’obligation d’accompagner les jeunes dans la construction de leurs projets d’avenir. À l’Ufcv, cette réflexion est une dimension à part entière du Service Civique, et celle-ci se poursuit même avec les volontaires dont la mission est finalisée. 

Nous les aidons à quantifier et à prendre conscience des compétences qu’ils ont pu acquérir et à poursuivre leurs démarches de recherche.
Il est primordial de positionner le Service Civique dans le projet global du volontaire, de collaborer avec les différents experts qui suivent les jeunes (notamment sur l’avant et l’après Service Civique).

Cette notion de complémentarité et d’accompagnement global est l'essence même d'Handiciviq.
Un dispositif ressource, défini et animé par un ensemble d'acteurs experts, liés par la même finalité : l’accompagnement  du jeune dans ses démarches d’engagement.