Reconnu comme droit fondamental par la loi du 29 juillet 1998 pour la lutte contre l’exclusion, les vacances restent un mythe pour 1 personne en situation de handicap sur 3 selon le rapport « #En vacances ! » réalisé par Jeunesse au plein air, l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat) et Solidarité Laïque. Coûts élevés, peur de l’inconnu, contraintes liées aux transports et manque de structures d’accueil adaptées… les freins matériels et psychologiques sont encore nombreux !
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Des freins au départ en vacances encore très présents
Pointées du doigt par les associations à l’origine du rapport, les vacances sont plus que jamais perçues comme une source d’inégalités. Un sentiment d’ailleurs appuyé par les chiffres : 62 % des séniors de plus de 70 ans en situation de handicap ne partent pas en vacances selon un sondage Ifop réalisé en 2018.
Les freins au départ en vacances empêchent donc aujourd’hui un tiers des personnes à besoins particuliers de profiter de vacances. Mais quels sont-ils ? Financiers, d’abord. Avec un coût estimé à 100 euros par jour, les vacances sont un « luxe » pour beaucoup. Et l’addition peut vite grimper pour un séjour aménagé ou lorsqu’un accompagnant est nécessaire. A cela s’ajoute les difficultés liées au transport et au manque de solutions adaptées. Pour preuve, seulement une à quatre « places adaptées » sont obligatoires dans les trains ! Enfin, l’offre d’hébergements adaptés est nettement en-dessous de la demande et pour les logements « ordinaires », entre absence de rampe d’appui et normes non respectées… le défi de l’inclusion est encore loin d’être relevé.
Les freins psychologiques sont également une réalité. Pour certains, quitter son environnement quotidien signifie perdre ses repères et se retrouver dans une situation d’instabilité et d’inconfort finalement plus anxiogène que reposante. L’accompagnement par des structures professionnelles peut alors permettre d’y remédier. Car de plus en plus d’acteurs, notamment issus du monde associatif, se positionnent et agissent pour rendre les vacances accessibles à tous. Comme l’explique Carole Guéchi, déléguée ministérielle à l’Accessibilité, « les associations d’éducation populaire ont un rôle fondamental à jouer puisqu’elles sont au plus près du terrain tandis que l’Etat, lui, ne peut pas prendre en charge au quotidien ces sujets-là. »
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Des acteurs qui innovent !
Des solutions sont donc aujourd’hui développées pour permettre la levée des freins au départ en vacances des personnes à besoins particuliers. Les acteurs de l’inclusion sont sur le pont pour faire bouger les choses !
Encouragé par l’Etat, le label « Tourisme & Handicap » créée par l’association du même nom, est par exemple attribué aux professionnels du tourisme qui s’engagent dans une démarche autour de l’accessibilité aux loisirs et aux vacances pour tous. Son objectif ? Aider les vacanciers à repérer plus facilement les établissements aptes à les recevoir.
Engagée dans la construction d’une société véritablement inclusive, l’UFCV s’est, quant à elle, associée à VVF Villages pour lancer « Evasion Handicap Famille » et permettre aux familles avec un proche en situation de handicap de partir « comme tout le monde ». « Pour ces familles, trouver une solution accessible leur permettant de partir en vacances relève souvent du parcours du combattant. Et pourtant, partir en vacances est essentiel ! À travers « Evasion Handicap Famille », notre volonté est de proposer aux familles concernées par le handicap une nouvelle manière de profiter des vacances ensemble. » explique Martine Pinville, présidente de VVF Villages.