Etrangers, ils sont arrivés pour la première fois en France afin de s’y installer durablement. A l’aune du projet de loi sur l’immigration qui risque de les précariser davantage, favoriser leur insertion professionnelle, clé de leur autonomie et intégration dans notre société reste une priorité.
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Des populations vulnérables
20 % contre 8 %. En baisse, le taux de chômage des primo-arrivants reste nettement supérieur à celui de la population en France. En cause : une série d’obstacles qui jalonnent leur chemin vers l’emploi, plus ou moins facilement franchissables selon la nationalité, le projet migratoire, le niveau de diplôme, l’âge… ou le sexe. Pourtant plus diplômées, les femmes sont ainsi neuf fois plus inactives et trois fois moins en emploi à temps complet que les hommes selon l’Insee. « Majoritairement contraints de quitter leur pays d’origine, souvent moins qualifiés, parfois jamais scolarisés », les publics bénéficiaires de la protection internationale cumulent aussi les freins à l’emploi, précise la direction de l’Accueil et de l’Intégration de l’OFII.
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Une série d’obstacles…
« La première difficulté à laquelle ils sont confrontés est celle de la langue. Sans maîtrise du français, il est compliqué de chercher un emploi… ou d’obtenir une autorisation de travail », explique Perrine Beguinot, déléguée régionale de l’UFCV en Centre-Val de Loire. La liste ne s’arrête pas là pour une population arrivée sur le territoire français sans connaissance des codes socio-professionnels, avec un niveau scolaire trop faible… ou des qualifications difficiles à reconnaître. « Les démarches pour authentifier et certifier les diplômes sont longues, compliquées, sans promesse de résultats. On voit beaucoup de primo-arrivants obligés de repartir de zéro », ajoute Nandy Nubret, coordinatrice Formation professionnelle à l’UFCV en Centre-Val de Loire.
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… et de freins périphériques à l’emploi
Précarité, manque de logement ou de mobilité, isolement, problèmes de santé, de garde d’enfants ou d’accès aux droits… À cette liste d’obstacles s'ajoutent de nombreux freins périphériques à l’emploi. « Nous accompagnons des primo-arrivants qui sont à la rue ou momentanément hébergés dans des foyers. Les demandes pour les logements sociaux sont épineuses, les listes d’attente monstrueuses. Difficile de s’insérer quand on ne peut pas se loger, pas se déplacer dans une zone rurale ou isolée, pas gérer des démarches administratives compliquées, pas ouvrir de compte en banque ni accéder aux soins en attendant des papiers d’état civil qui tardent à venir… », poursuit-elle.
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La nécessité d’un accompagnement global
Volet emploi du CIR (Contrat d’Intégration Républicaine), programme HOPE (Hébergement Orientation et Parcours vers l’Emploi) ou AGIR (Accompagnement Global et Individualisé des Réfugiés), initiatives pour lever les freins périphériques… Etat, collectivités territoriales et acteurs engagés se mobilisent pour favoriser l’insertion par l’emploi des primo-arrivants. « Les dispositifs les plus aidants sont ceux qui proposent un accompagnement global et personnalisé », rappelle la Direction de l’Accueil et de l’Intégration de l’OFII. Une conviction partagée par l’UFCV, engagée - notamment - dans la formation linguistique des primo-arrivants. « Emploi, logement, santé… Nous soutenons nos stagiaires de FLE (Français Langue Etrangère) et ALPHA (Alphabétisation) sur tous les volets de leur insertion professionnelle, en lien avec nos partenaires », confirme Perrine Beguinot. « C’est un public curieux, désireux de s’instruire et motivé pour s’en sortir. »