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posté le 03 octobre 2024

Dans : Actualités des métiers


Initié par une collaboration entre le Réseau de Service pour une Vie Autonome (RSVA) et l’UFCV, le projet de l’accueil collectif de mineurs répit (ACM répit) a pour objectif d'offrir un temps de répit aux familles d'enfants en situation de handicap, tout en proposant aux enfants des activités adaptées en centre de loisirs. Né en 2020 dans le contexte de la pandémie, ce projet a évolué pour répondre aux besoins des familles dont les enfants souffrent de troubles neurodéveloppementaux, tels que le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) ou le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Le RSVA assure le lien avec les familles, tandis que l’UFCV recrute et encadre les équipes d’animateurs, avec une formation spécialisée sur les différents handicaps. Grâce à la mise à disposition gracieuse des locaux de l’Institut d’Education Motrice (IME) d’Hérouville-Saint-Clair durant l’été, l’accueil collectif de mineurs répit offre un cadre de vie collectif et un hébergement pour les enfants. Fort de son succès en Normandie, l'UFCV souhaite étendre ce modèle à d'autres régions, afin de permettre à encore plus de familles de bénéficier de ce soutien essentiel.

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Découvrez le rôle de l’UFCV et du RSVA à travers les entretiens de celles et ceux qui font vivre le dispositif en Normandie.

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Le rôle de l’UFCV : recruter et encadrer les équipes

Ophélie (BPJEPS Loisirs Tout Public) et Chloé, de l’UFCV, en direction de l’accueil collectif de mineurs répit.

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  • Pouvez-vous présenter vos rôles au sein de l’ACM répit ? 
  • Ophélie : Je suis Ophélie, en charge de la direction du séjour. 
  • Chloé : Je suis Chloé, la directrice adjointe. Notre rôle sur l’ACM répit est principalement axé sur le recrutement et la gestion de la pédagogie des animateurs. Nous gérons les plannings, la partie administrative et pendant le séjour, l’encadrement des enfants. 

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  • Depuis combien de temps êtes-vous sur ce séjour ? 

- O. : C’est ma deuxième année.

- C. : C’est ma troisième année ici, mais la première en tant que directrice adjointe.

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  • Savez-vous comment a débuté cette collaboration avec l’APF et le RSVA ? 
  • La collaboration a débuté post-Covid : il fallait trouver une solution pour donner du répit aux familles, c’est comme ça que nous nous sommes associés. 

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  • Quel est votre ressenti sur les séjours des années précédentes, et sur ce séjour après cette première semaine ? 
  • Ici, on a le sentiment d’être vraiment utile, on a des retours très positifs des familles. C’est un séjour très fatigant, qui demande beaucoup d’énergie. Mais malgré la fatigue, cela reste une expérience extrêmement enrichissante, très émouvante, avec beaucoup de hauts et de bas. Il faut bien sûr savoir gérer les imprévus mais tout se finit toujours bien. Cette saison, l’équipe est déjà très soudée, on a un vrai noyau dur et tout le monde peut compter les uns sur les autres. 

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  • Avez-vous l’impression que les parents profitent réellement de leur répit ?
  • C’est toujours difficile pour les parents de confier leurs enfants, ils sont très stressés au début, mais ils réussissent rapidement à prendre confiance, notamment grâce aux animateurs. Ils finissent par arriver à se dégager du temps pour eux. 

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  • Comment se passe le recrutement des animateurs ?
  • Ici, nous recrutons sur la motivation des animateurs et pas uniquement sur leur expérience professionnelle. Certains ont des expériences personnelles avec des jeunes en situation de handicap, ils peuvent donc être plus à l’aise. Mais chaque expérience et chaque enfant est différent. En arrivant ici, ils partent de zéro. C’est pour cela que nous nous basons essentiellement sur leur motivation. 

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  • Y a-t-il une formation à l’issue de ce recrutement ? 
  • Oui nous avons une formation de 3 jours organisée par le RSVA. Nous avons une première journée dédiée à l’autisme pour le comprendre et l’aborder, apprendre ce qu’est un TDAH ou l’épilepsie. Ensuite sur le reste de la formation, nous faisons du cas par cas, et étudions les profils des jeunes avec des psychologues pour apprendre à les comprendre et se préparer à toutes les éventualités. 

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  • Avez-vous de bons retours d’expérience de la part des animateurs ?
  • Oui l’ACM répit est toujours un très bon souvenir pour tout le monde ! C’est une expérience très enrichissante. L’effet de groupe est très important, le séjour est parfois épuisant mais l’entraide fait tenir tout le monde. Nous avons une bonne cohésion.
    Ce séjour est vraiment une bulle d’amour et de bien-être, chacun a même besoin de quelques jours pour s’en remettre car les émotions et la pression sont très intenses pendant un mois.
    C’est aussi un très bon moyen d’en apprendre plus sur soi-même, de connaître ses limites, se pousser dans ses retranchements. Cela nous apprend à beaucoup nous adapter. 

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  • Avez-vous justement un moyen de gérer toutes ces émotions au sein de l’équipe ?
  • Nous essayons de faire un point ensemble tous les soirs. Sinon nous avons également un suivi émotionnel des animateurs. Chacun peut partager ses émotions (joie, fierté, surcharge, instabilité, reconnaissance...), et chaque émotion a des besoins (victoire, échanges, repos, défi...).

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Le rôle du RSVA : gérer le lien avec les familles

Anabelle Tissier, directrice adjointe du RSVA

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  • Pouvez-vous vous présenter ? 
  • Je m'appelle Anabelle Tissier, directrice adjointe du RSVA. Je suis responsable de projets tels que la plateforme de répit « Parenthèse » et le pôle de compétences et de prestations externalisées (PCPE).

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  • Comment a débuté cette collaboration ? Quels étaient les besoins ? 
  • La collaboration entre le RSVA, l’UFCV et l’IEM a débuté en 2020 à la suite de la pandémie de Covid-19, lorsque de nombreuses structures accueillant des enfants atteints de TSA ont dû fermer. Ces enfants rencontrant souvent des difficultés avec les changements de routine, les familles ont rencontré des défis majeurs en restant confinées à domicile. 
    Le RSVA et l’IEM, déjà impliqués dans le projet « 360-Covid » visant à offrir une aide de proximité aux personnes en situation de handicap et à leurs aidants, ont pris l’initiative de collaborer sur un nouveau projet d’accueil. L'IEM, sous CPOM (contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens), s'est engagé à mettre ses locaux à disposition pendant l'été, car c’est l’un des objectifs de ce budget annuel.
    Ainsi, nous avons pu créer un centre de loisirs pour les enfants en situation de handicap, offrant également un temps de répit aux parents. Nous avons rapidement proposé à l’UFCV de rejoindre le projet grâce à nos liens préexistants avec l’association. 

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  • Quel est le rôle du RSVA au sein de l’ACM répit ? 
  • Le RSVA s'occupe depuis deux ans des inscriptions à l’ACM répit, ainsi que de la liaison avec les familles. Nous réalisons une enquête auprès des familles pour comprendre leurs besoins et organisons une réunion de présentation en collaboration avec l’UFCV. Nous formons les animateurs et pouvons également nous déplacer à domicile pour évaluer les habitudes de vie de l’enfant et transmettre ces informations aux animateurs. Nous analysons les réponses afin de former des groupes homogènes, assurant ainsi une cohérence pour les enfants. 

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  • Accueillez-vous tous les enfants, peu importe la nature de leur handicap ? 
  • Au début du dispositif, il y a cinq ans, nous accueillions principalement des enfants atteints de TSA sévères. Depuis, nous avons élargi nos services à d'autres types de handicaps, notamment les troubles neurodéveloppementaux tels que le TDAH. Nous essayons de créer des groupes d’enfants ayant des besoins similaires pour mieux répondre à leurs besoins pendant les activités. Si le profil de l’enfant ne correspond pas et que cela peut le mettre en difficulté, nous proposons 20 heures de répit à domicile ou nous favorisons l'inclusion dans un centre de loisirs ordinaire. Situé à Hérouville-Saint-Clair, l’ACM répit est accessible aux familles de toute la Normandie, et offre la possibilité aux enfants de dormir sur place si nécessaire.

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  • Les enfants que vous accueillez sont-ils souvent confrontés à la vie en collectivité ou très peu ? 
  • Certains enfants évoluent aussi bien en milieu ordinaire qu'en milieu adapté. Nous avons peu d'enfants qui restent 100 % du temps à domicile, mais beaucoup d'entre eux ont une inclusion limitée ou sont en attente d'une place dans un établissement spécialisé. 

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  • Comment gérez-vous le lien avec les familles avant, pendant et après le séjour ? 
  • Nous restons en contact permanent via messages, appels ou visites en présentiel sur le lieu de l’ACM répit, que ce soit par les familles ou les éducateurs référents. Cela fait cinq ans que nous organisons ces semaines de répit et certaines familles reviennent pour la cinquième fois !