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posté le 26 février 2025


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Ces dernières années, et plus encore depuis le COVID, le phénomène de la reconversion professionnelle a pris de plus en plus d’ampleur, embarquant avec lui de nombreuses problématiques sociales et sociétales, en particulier d’équité d’accès. 

Face aux mutations rapides du monde professionnel, et au changement de paradigme qui s’opère concernant notre rapport au travail, la formation professionnelle et, plus largement, l’accompagnement des personnes en reconversion, revêt une importance particulière. 

L’UFCV, en tant qu’acteur de l’éducation populaire, se saisit de ces enjeux en défendant un modèle de formation professionnelle inclusif et ouvert, la considérant comme « un levier d’émancipation et d’inclusion sociale », comme l’explique Magali Gillet, responsable nationale de la formation professionnelle et de l’insertion à l’UFCV. 

Zoom sur le phénomène de la reconversion professionnelle : chiffres clés, enjeux et défis à relever.

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État des lieux : les chiffres clés de la reconversion professionnelle en France

Les études concernant les transitions et reconversions professionnelles disponibles à ce jour montrent : 

  • Qu’il s’agit bien d’une tendance de fond et pas simplement d’un phénomène de mode, puisque 90 % des actifs déclaraient en 2019 avoir déjà songé à une reconversion professionnelle, et que 17 % avaient déjà sauté le pas (d’après une étude de Nouvelle Vie Professionnelle. Plus largement, 1 actif sur 3 connaîtrait chaque année une transition professionnelle selon une étude de France Compétences.
  • Que les principales motivations des personnes qui se reconvertissent sont d’ordre personnel. L’envie de retrouver du sens, en particulier, motive plus de 50 % des sondés de Nouvelle Vie Professionnelle, quand la perte de sens est citée par 27 % des personnes interrogées par France Compétences comme raison pour une reconversion.
  • Que les considérations strictement liées au marché du travail (métier ou secteur d’avenir, trouver plus facilement un emploi) arrivent dans un second temps dans la majorité des cas. 

Cependant, si ces chiffres témoignent d’une demande forte, la réalité est, elle, beaucoup plus nuancée et polymorphe. Pour André Chauvet, consultant spécialisé dans les questions d’orientation et d’accompagnement des trajectoires professionnelles, « il y a un mythe de la reconversion radicale ». En réalité, « de nombreuses transitions professionnelles sont plutôt des reconversions frugales, avec des personnes qui commencent par prendre un 80 %, qui créent une auto-entreprise et essaient des choses en tant que travailleurs indépendants. La réalité est beaucoup plus complexe, plus variée et nettement moins spectaculaire que ce que l’on pense. »

Cet écart entre le nombre de personnes qui souhaitent se reconvertir et celles qui passent réellement à l’action (moins d’un tiers entre 2015 et 2019 d’après le Céreq s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par l’inéquité existant face aux risques inhérents à un changement de vie professionnelle. Les risques impliqués, notamment financiers, sont en effet un frein pour de nombreux actifs, en particulier chez les travailleurs non qualifiés.

En cela, la reconversion professionnelle est « un véritable enjeu démocratique » pour André Chauvet. 

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Pouvoir se reconvertir, un enjeu de société 

Face aux inégalités constatées dans l’accès à la reconversion professionnelle, les dispositifs gouvernementaux jouent un rôle essentiel, que souligne la loi du 5 septembre 2018, qui « porte pour ambition l’accès de tous aux compétences, dans un contexte de mutation rapide et profonde des modes de production, des organisations du travail, de l’emploi et des métiers. Dès lors, la capacité à accompagner les transitions et les reconversions professionnelles est au cœur des dispositions et outils nouveaux ou reconfigurés. » 

André Chauvet souligne également l’importance de tels dispositifs : « Dans le contexte actuel, heureusement qu’il existe des dispositifs d’accompagnement et de financement, car je pense que c’est compliqué pour les gens, pour diverses raisons, de rompre professionnellement. »

Pour autant, force est de constater que l’égalité des chances n’est pas encore réelle en la matière : de l’accès aux informations à celui aux dispositifs d’aide, en passant par les ressources matérielles permettant de lancer un projet de formation professionnelle, tous les actifs ne peuvent pas se permettre de changer de vie professionnelle quand ils le souhaitent. 

Face à cela, l’UFCV se mobilise pour adapter autant que possible ses actions de formation aux apprenants, en tenant compte de leur parcours et de leur situation personnelle. Cela passe autant par une offre de formations modulaires et/ou certifiantes que par un accompagnement individualisé des apprenants, l’aménagement des parcours, ou encore une gestion continue du risque de rupture. 

Concrètement, comme l’explique Jordan Roussel, coordinateur de la formation professionnelle en Champagne-Ardenne pour le Grand Est, l’UFCV fait en sorte d’accompagner « les personnes dès le début pour les aider à formuler leur projet et tout au long de leur parcours pour les aider à atteindre leurs objectifs. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour cela, notamment des entretiens individuels tout au long de la formation, au cours desquels on peut aborder différents sujets avec les stagiaires, dont les éventuels freins qu’ils rencontrent ; par exemple des problèmes de garde d’enfants ou de transport, pour lesquels on peut mettre les personnes en relation avec des structures adaptées et ainsi les aider à trouver les moyens de poursuivre leur formation ».

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La formation professionnelle à l’UFCV : des parcours co-construits pour des reconversions réussies

À l’UFCV, les parcours de formation des apprenants sont tous co-construits, c’est-à-dire qu’ils correspondent à la fois aux ambitions et situations personnelles de chacun, et qu’ils évoluent en fonction des spécificités du groupe. La concrétisation la plus évidente de cela est certainement le projet de formation : « un projet collaboratif que les stagiaires doivent monter ensemble, selon leurs compétences, envies et centres d’intérêts communs. À chaque promo, il y a donc un projet différent. », comme l’explique Jordan Roussel.

Pour Magali Gillet, « ces projets sont également l’occasion pour les apprenants de développer des compétences transversales telles que la communication, la gestion de projet et le travail en groupe. »

Dans ce cadre, le rôle du formateur est fondamental. Pour Jordan Roussel, il doit être un facilitateur, aider chacun à acquérir les compétences professionnelles nécessaires à l’obtention du diplôme mais également impulser une dynamique de groupe, essentielle au bon déroulement de la formation. C’est également lui qui incarne et fait vivre la vision de la formation professionnelle par l’UFCV, dans laquelle le développement personnel, l’engagement citoyen et l’ouverture culturelle sont des vecteurs d’apprentissage. 

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Si la reconversion professionnelle est souvent réduite à un changement de métier, elle implique en réalité de nombreux autres enjeux, aussi bien à l’échelle personnelle que sociale. 

C’est pourquoi l’UFCV tente d’imbriquer ces différents aspects pour faire de ses parcours de formation des tremplins vers l’épanouissement pour les apprenants, aussi bien personnel que professionnel, et des diplômés des « acteurs responsables et engagés dans leur environnement professionnel et social », comme le dit Magali Gillet.

Et si l’on en croit les diplômés de l’UFCV, ça fonctionne ! Des témoignages à découvrir en vidéo : Des stagiaires BPJEPS et DEAES parlent de la formation professionnelle à l’UFCV et comment celle-ci leur a permis de s’orienter vers un nouveau projet professionnel.