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posté le 25 avril 2025

Dans : Tribune de l'Ufcv


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Aujourd’hui, près d’un parent sur deux estime qu’élever son enfant est difficile (46 % d’après l’enquête publiée par les Apprentis d’Auteuil) et nombreux sont ceux à exprimer le besoin d’être mieux accompagnés dans leur rôle éducatif. Parmi les enjeux régulièrement évoqués par les parents, la difficulté à résoudre les problèmes de leur enfant, celle de lui poser des règles strictes et la capacité à le protéger autant qu’ils le souhaitent sont ceux qui reviennent le plus régulièrement. Au moment de l’adolescence, les parents rencontrent également des difficultés en lien avec le temps d’écran, le travail scolaire et la participation aux tâches ménagères, qui sont autant de sujets de conflits au quotidien.

Les difficultés auxquelles peuvent faire face les familles sont donc aussi variées que nombreuses. Zoom sur les différents dispositifs existants pour les accompagner dans ces moments. 

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Le soutien à la parentalité : comprendre les besoins, co-construire les réponses

Défini par la CAF comme le fait « d’agir avec les parents dans l’intérêt de leur enfant », le soutien à la parentalité s’est institutionnalisé à la fin des années 1990, dans un contexte où les préoccupations sociales et éducatives prennent une place plus importante. 

Comme l’explique Gérard Neyrand, sociologue spécialiste de la parentalité, « le soutien à la parentalité tel qu’il est pratiqué aujourd’hui s’est formalisé à la fin du XXe siècle, quand ont été créés les Réseaux d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAAP) en 1999, à la suite de la Conférence de la Famille de 1998. »

Ce premier dispositif étatique marque l’institutionnalisation du soutien à la parentalité, qui reposait jusqu’alors sur « des initiatives prises par la société civile comme, par exemple, les crèches parentales, les lieux d’accueil enfants-parents, etc. ». Si les objectifs de ce processus de formalisation sont multiples, Gérard Neyrand souligne que « la création des REAAP permet de lier à la fois les actions associatives, qui étaient plus ou moins individualisées et visaient des parents dans des situations particulières, à la volonté de travailler avec les parents, dans l’optique de participer à une meilleure éducation des enfants. Le soutien à la parentalité est d’abord et avant tout un soutien à l’action éducative des parents. » C’est aujourd’hui la CAF qui se charge du pilotage de ces actions partout sur le territoire, ce qui permet une plus grande uniformité à l’échelle nationale.

Éminemment politique, le soutien à la parentalité évolue aussi au fil des gouvernements, la droite adoptant une perspective plus axée sur le contrôle et la répression que ses homonymes de gauche. Dans son ouvrage Soutenir et contrôler les parents (2011), Gérard Neyrand explore spécifiquement cette double fonction du soutien à la parentalité.

Pour l’UFCV, cette mission s’inscrit dans la continuité de son engagement en faveur de l’éducation populaire. « Le parent est le premier éducateur. À partir du moment où l’on accompagne des enfants, il est logique d’être aussi un soutien pour leurs parents, et il est normal que ces derniers deviennent alors acteurs des projets mis en œuvre par les structures. », souligne Emeline Adans, responsable nationale de l’Animation territoriale à l’UFCV. Offrir des temps de dialogue, de plaisir partagé, mais aussi des espaces d’écoute, formels ou informels, fait pleinement partie des missions de l’UFCV.

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Des besoins variables selon les territoires… 

Si la parentalité concerne tous les foyers avec enfants, les besoins varient fortement en fonction du contexte local. En zone rurale, où l’UFCV a développé de nombreuses actions orientées vers le soutien à la parentalité, et comme le souligne Alexandra Verde, directrice du centre social implanté en montagne L’Epi, l’accompagnement s’inscrit dans la durée : « Les familles viennent ici avant l’école, au LAEP [Lieu d’Accueil Enfants Parents, ndlr], et on les retrouve plus tard dans d’autres dispositifs. Ici, on fait partie intégrante du tissu éducatif local. » Emeline Adans abonde : « En milieu rural, le soutien à la parentalité est plus diffus en termes de partenaires ». L’isolement géographique renforce le rôle pivot de ces structures : manque de modes de garde, problèmes de mobilité, accès limité à la santé… L’UFCV s’efforce de répondre aussi à ces enjeux spécifiques en adoptant une approche globale, en lien avec les acteurs sociaux, médicaux et éducatifs.

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… Et des actions variées pour y répondre

Sur le terrain, l’UFCV déploie différents dispositifs, adaptés à chaque tranche d’âge et à chaque famille : lieux d’accueil enfants-parents (LAEP), Contrats Locaux d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS), Cafés des Parents, actions culturelles et sportives… « Ce sont souvent des projets nés d’envies partagées, portés par des professionnels travaillant avec les familles, pour et avec elles », précise Emeline Adans. Au centre social L’Epi par exemple, les familles peuvent participer aux excursions en pleine nature, proposées pendant les vacances scolaires dans le cadre du projet « Familles Sauvages ».  Gérard Neyrand souligne quant à lui l’importance de diversifier les actions afin de répondre à la multiplicité des situations familiales.

Le site Petite Enfance de l’UFCV et celui de L’Epi permettent d’explorer ces initiatives portées par les équipes locales. Le site Internet de la CAF est également une riche source d’informations. 

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Le soutien à la parentalité reste un champ relativement récent en France, encore en cours d’appropriation par de nombreux parents. De plus, ces dernières années ont vu se développer une offre privée d’accompagnement à la parentalité, souvent en lien avec les notions d’éducation positive ou de parentalité positive, une évolution que Gérard Neyrand décortique dans son livre Critique de la pensée positive (2024). Face à cette abondance de dispositifs, parfois difficiles à identifier clairement pour les familles, les acteurs de proximité, déjà investis dans la vie des familles comme peut l’être l’UFCV, ont un rôle clé à jouer. Car être parent ne va jamais de soi, mais cela s’apprend, à plusieurs, au fil des rencontres !