Françoise Guignaud
Formatrice Bafa/Bafd
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Françoise, je suis retraitée et formatrice Bafa/Bafd à l’Ufcv depuis 50 ans. J’ai fait ma carrière dans l’enseignement, en tant que professeure des écoles, puis à la direction d’une école dans la Cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois (93). Je devais avoir 30 ans quand j’ai commencé mes premiers stages de formatrice.
Comment avez-vous découvert l’Ufcv ?
J’ai découvert l’Ufcv par l’intermédiaire d’un collègue avec qui je faisais des séjours de vacances, et qui travaillait à la délégation de Versailles. L’Ufcv recherchait des formateurs, je me suis donc lancée ! Je connaissais déjà l’association, puisque j’avais passé mon Bafa avec elle en Bretagne.
Combien de session de formation animez-vous par an en moyenne ?
Quand je travaillais encore, j’animais un ou deux stages de formation par an avec l’Ufcv. Au cours de ma carrière, j’ai également été directrice sur des colos, pendant presque toutes les périodes de vacances scolaires. Aujourd’hui, j’ai arrêté les séjours mais je continue de former au Bafa/Bafd. Je fais beaucoup plus de formation depuis que je suis à la retraite ; je dirais entre 25 et 30 sessions par an !
Quel est votre meilleur souvenir d’engagée ?
Il y en a tant… La formation, c’est tellement riche en rencontres humaines que je ne peux pas isoler un moment précis ! Chaque stage offre des moments précieux.
Mais il y a quelque chose qui me fait toujours particulièrement plaisir, c’est quand les gens me disent qu’ils ont changé. Que le stage les a changés. Si ce sont des jeunes en Bafa, ils me disent : « on a grandi ». Les Bafd, eux, disent plutôt qu’ils ont pris confiance en eux et que ça leur donne envie de continuer leur métier.
Est-ce que vous gardez contact avec vos stagiaires ?
À l’Ufcv, il y a plein de formateurs que j’ai eus comme stagiaires et que je croise de temps en temps ! Aussi, je laisse systématiquement aux stagiaires mon email en fin de session, et je suis disponible pour répondre à ceux qui m’écrivent, s’ils ont besoin d’aide.
En revanche, je n’ai pas de compte Facebook, et je pars plutôt du principe qu’une fois que le stage est fini, chacun tourne la page. Et c’est heureux ! En tant que formateur, on est certes dans la vie des gens, mais ça correspond à un moment de passage. C’est plus sain de fermer la porte après un stage, selon mon expérience. Après, ce sont les souvenirs qui restent !
Vous entretenez des rapports avec les équipes salariées de l’Ufcv ?
Ah, oui ! J’entretiens surtout des relations avec les coordonnateurs de l’activité Bafa/Bafd. On essaye de se voir le plus souvent possible, en tout cas au moins une fois par stage.
À la délégation Ile-de-France, les formateurs ont leur propre bureau pour travailler, et ce n’est pas rare qu’on nous trouve aussi dans les bureaux des coordos ! Ce sont des relations de travail et d’amitié qui se nouent.
Qu’est-ce que cet engagement vous apporte ?
Ça m’apporte beaucoup de relations humaines, surtout. Et puis, on a au niveau éducatif un poids important, en tant que formateur. Le Bafa, c’est passer des moments où les jeunes mettent en pratique leurs compétences, c’est réfléchir et construire ensemble.
À ce titre, l’animation et l’éducation populaire ont beaucoup enrichi mon travail d’enseignante. J’ai été envoyée sur le terrain, en tant que remplaçante dans les écoles, au lendemain de mon bac, sans avoir été véritablement formée pour cela.
C’est donc à partir de ce que je vivais pendant les colos que j’ai nourri ma pédagogie. Cette expérience-là a forgé ma conviction qu’il faut laisser aux enfants la possibilité de montrer leurs compétences ; et ensuite de s’appuyer sur elles. Les ateliers, l’entraide, le fait de construire ensemble et d’apprendre les uns des autres… tout ce que j’ai pu mettre en place dans mes classes était directement inspiré de mon engagement dans le champ de l’animation volontaire.
Que diriez-vous à quelqu’un pour qu’il rejoigne l’Ufcv en tant que formateur ?
Je lui dirais que cet engagement est une richesse extraordinaire, faite de rencontres et de réflexions. Cet engagement-là ne connait pas de lassitude ou de routine. Tous les jours, ce sont de nouvelles découvertes, et une réadaptation permanente. C’est l’avantage du « métier » !